L’union de deux individus pour fonder une famille est un moment fort dans la vie de tous et particulièrement dans l’existence des personnes de confession juive. La Torah encadre le mariage par une série de rituels immuables où les futurs époux doivent déclarer un respect mutuel et transmettre les valeurs traditionnelles. Dans cet article, nous vous proposons de passer en revue les instants les plus solennels dont les sept bénédictions ou sheva berakhot font partie.
Comment se déroule la cérémonie d’un mariage juif ?
Le mariage juif respecte un protocole précis exprimé par des rites et des gestes pour initier les futurs mariés sur les obligations religieuses et morales qu’ils se doivent mutuellement. Le rabbin se tient en premier sous la houppa ou le dais symbolisant le foyer qu’ils vont construire ensemble par leur union. Puis, il invite le marié à le rejoindre accompagné de ses parents. La mariée s’avance à son tour et s’arrête quelques mètres avant la houppa. Le futur époux va à sa rencontre et lui pose un voile sur la tête. Par ce geste, ce dernier reconnait la personne qui se présente devant lui comme étant celle qu’il a choisi puis ils viennent ensemble sous le dais.
À cet instant, le rabbin remplit la première coupe de vin et lit la bénédiction des fiançailles. Les époux se passent la coupe puis le marié glisse un anneau d’or sur la première phalange de l’index de la femme qui doit plier le doigt aussitôt. Il n’y a pas d’échange d’anneaux à ce moment-là, mais désormais dans le monde contemporain, une bague est remise à l’époux à la fin de la cérémonie. Puis le rabbin lit la ketouba, l’acte de mariage témoignant des obligations de l’homme pour sa femme qui est ensuite remis à l’épouse. La cérémonie continue avec la coutume de la seconde coupe. C’est ici que commence la récitation des sept bénédictions ou sheva berakhot.
Enfin, le verre est brisé entouré d’un linge pour éviter les éclats, toute l’assistance souhaite Mazel Tov, littéralement bonne étoile ou meilleurs vœux. Dans le folklore yiddish, casser le verre est censé éloigner le démon en lui donnant sa part, il peut ainsi aller ruiner le mariage d’un autre couple.
Qu’est-ce que les sheva berakhot ?
Comme nous venons de le voir, les sheva berakhot correspondent aux sept bénédictions du mariage récitées par les mariés pendant le souper. Après le début du repas, les époux sont bénis tout comme le vin casher et la challah qui est un pain spécial tressé dont une portion de pâte servant à sa confection a été mise de côté en offrande. Imprimées dans tous les livres de prières, les sheva berakhot sont également récitées pendant les sept jours qui suivent le mariage. Chaque soir les époux invités à un repas par leurs proches ou leurs amis doivent prononcer les paroles des sept bénédictions. La différence principale entre la cérémonie de mariage et les repas après la cérémonie réside dans le fait que sous le dais la bénédiction du vin précède les sheva berakhot alors que pendant les sept jours suivants, la bénédiction du vin clôt les sheva berakhot.
Les sept bénédictions récitées sur un verre de vin sont les suivantes : la première bénit le tout-puissant qui a créé le vin, la deuxième bénit le tout-puissant qui a tout créé en son honneur, la troisième bénit le tout-puissant qui a créé l’Homme, la quatrième bénit le tout-puissant qui a créé l’Homme à son image et lui a donné l’éternité à offrir au monde, la cinquième bénit le tout-puissant qui réjouit les enfants d’Israël, la sixième bénit le tout-puissant qui réjouit les mariés, enfin la septième et dernière bénédiction bénit le tout-puissant qui a créé l’amour, la fraternité, la paix et l’amitié. Les récitants lui demandent de ramener la joie en Judée et aux alentours de Jérusalem et on le bénit, lui le Tout-Puissant, qui réjouit les mariés.
Comment procéder aux sheva berakhot ?
L’utilisation de plusieurs verres est requise. Le vin est versé dans deux verres puis le contenu des deux verres est à son tour versé dans un troisième puis le mélange est reversé en partie dans les deux verres d’origine, car les mariés doivent boire le vin, mais pas dans le même verre.
Ces bénédictions peuvent être données dans une maison, chez les parents, des amis, mais également dans une école juive, une synagogue, un restaurant. Elles nécessitent la présence d’au moins dix hommes juifs âgés de 13 ans et plus et la présence d’au moins un homme de plus de 13 ans n’ayant ni assisté à la houppa ni à aucun des repas précédents. Les mariés comparés à un roi et à une reine ne doivent ni travailler ni sortir sans être accompagnés pendant cette semaine de célébration. Ces gestes et la coutume des sept bénédictions des noces sont des éléments indispensables d’un mariage juif traditionnel.