Le mariage juif est lié à des rituels et des traditions très codifiés. Certains éléments peuvent varier en fonction d’un mariage dit traditionnel ou orthodoxe. Nous vous invitons à découvrir les principales étapes de l’union d’un couple juif.
La ketouba et le bedeken
Généralement, la cérémonie de mariage juive dure de 25 à 45 minutes. La durée varie en fonction du souhait des fiancés : lectures bibliques, rituels particuliers, chants, etc. Un mariage juif n’est jamais célébré lors de Shabbat ou pendant les fêtes religieuses.
La ketouba
La ketouba correspond à un document écrit en araméen. Cet écrit précise l’ensemble des obligations du mari envers son épouse. Celui-ci s’engage, notamment, à travailler pour sa femme et à l’honorer. Il affirme qu’il pourvoira à ses besoins selon la pratique traditionnelle qui unit deux époux juifs. Le couple doit être fondé sur des relations ancrées dans la sincérité.
La ketouba renforce encore le statut de l’épouse juive et lui garantit certains privilèges. Ainsi, son droit de recourir au divorce est précisé dans ce document. La ketouba met en avant le fait que le mariage ne se limite pas uniquement à une union physique et sentimentale. Elle insiste sur le fait que cette union est une association entre deux âmes qui se vouent une entraide financière. Par ailleurs, les obligations du mari envers sa femme sont précisées sur la base de la loi juive. Les droits inaliénables de la femme juive sont aussi mis en avant.
La ketouba impose une signature par deux témoins réputés pour leur respect de la loi juive. La présence de ces témoins est essentielle pour valider le mariage. Ils permettent de témoigner de la judéité des époux et donc de leur future descendance. Le document doit être produit pour inscrire les enfants dans une école juive, leur mariage ainsi que pour une éventuelle installation définitive en Israël.
Le bedeken
Le bedeken ou badeken repose sur la tradition juive où le marié couvre à l’aide d’un voile le visage de la mariée, quelques instants avant d’aller sous la chuppah. Le bedeken fait partie intégrante de la cérémonie d’un mariage juif. Une musique accompagne cette partie du mariage. Une bénédiction est récitée pour garantir au couple une descendance.
L’origine du bedeken remontrait à la matriarche Rebecca qui se serait recouverte d’un voile avant d’aller à la rencontre d’Isaac. La mariée porte alors le voile jusqu’à la chuppah.
La chuppah et l’encerclement
La chuppah est également nommée houppa. Il s’agit d’un dais utilisé pour les cérémonies de mariage. La chuppah se compose d’un drap ou d’une étoffe qui est soutenue à l’aide de quatre piliers. Elle est fixée devant l’arche sainte ou peut être déployée par des officiants qui organisent la cérémonie. La chuppah incarne la symbolique du futur foyer où le couple bâtira sa famille.
La chuppah devrait, selon le rite orthodoxe juif, être tendue directement sous le ciel, sans structure intermédiaire. C’est pourquoi certaines synagogues disposent d’une ouverture dans le toit pour que la chuppah se trouve sous la voûte céleste. Certains juifs orthodoxes souhaitent que la cérémonie ait lieu en extérieur.
La chuppah est présente dans le Livre de Joël (2 : 16) ainsi que dans les Psaumes (19 : 6). C’est l’incarnation symbolique du foyer juif. Elle est encore ouverte aux quatre extrémités comme l’était la tente d’Abraham pour représenter l’hospitalité. En effet, selon la tradition juive, un foyer doit faire preuve d’hospitalité envers ses prochains. La chuppah n’accueille aucun mobilier dans le but de rappeler que le foyer ne tire son essence que des membres de la famille.
La chuppah incarne encore la représentation de la présence de Dieu. Le futur époux entre le premier sous la chuppah. La fiancée arrive en second pour recevoir l’hospitalité. Ce symbole rappelle que le mari a des devoirs envers son épouse.
Après la chuppah, le marié brise un verre avec son pied droit. Ce geste fait référence à la destruction du Temple de Jérusalem. Le son émis par le verre qui explose est également censé éloigner les mauvais esprits. Par ailleurs, plus les morceaux sont nombreux, plus les années de vie heureuse seront nombreuses.
Dans la tradition ashkénaze, la mariée doit faire trois ou sept fois le tour de son futur époux sous la chuppah. Il s’agirait de créer une protection spirituelle contre les mauvais esprits ainsi que les regards de convoitise portés par d’autres femmes.
Les chants et musiques traditionnels
La cérémonie religieuse a généralement lieu le matin et plutôt le dimanche. Les festivités s’enchainent le reste de la journée et de la soirée avec des danses et des chants traditionnels hassidiques.
La tradition veut que les invités soient responsables du bon déroulement de la fête, avec beaucoup de joie. Les chants hassidiques sont censés incarner la gaité ainsi que les aspirations spirituelles de l’âme. Ils invitent encore à une méditation sur certains thèmes portés par les enseignements hassidiques.