Vous rêvez d’un mariage respectant les traditions judaïques sous une houppa dressée sur mesure en votre honneur, mais vous n’avez pas encore trouvé votre future conjointe ou futur conjoint ? Avez-vous pensé au chiddoukh ? Et savez-vous que cette tradition inscrite dans la Torah perdure depuis des millénaires ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans l’article qui va suivre.
Le chiddoukh dans l’histoire du judaïsme
Le premier chiddoukh est de fait intimement lié à l’histoire du judaïsme. Il fut organisé entre Itshak et Rivka et relaté en détail par la Torah. Quand Abraham entreprend de trouver une épouse pour son fils, il envoie son serviteur Eliézer à la recherche d’une femme pure, non corrompue et possédant un bon caractère. En chemin, ce dernier formule une prière disant que l’élue sera celle qui lui donnera à boire et qui en plus donnera à boire à ses chameaux. Ses vœux sont exaucés, il rencontre Rivka dont le comportement bienveillant l’impressionne. Il la présente à Itshak : la tradition du chiddoukh est née. Les actions des ainés étant une ligne de conduite pour les enfants, elles permettent d’apprendre la manière de se comporter pour établir un foyer durable.
Le chiddoukh, qu’est-ce que c’est ?
Pour résumer, le chiddoukh c’est une méthode vous permettant de rencontrer une personne par une connaissance commune. Ce faisant vous établirez des connexions sur ce qui vous rapproche, vos goûts, vos affinités, votre niveau de pratique de la religion, votre façon de voir la vie, etc. Il s’agit de garder la tête froide et d’évaluer selon des critères objectifs si vous désirez passer le reste de votre existence avec la personne se trouvant en face de vous.
Comment se déroule un chiddoukh ?
Le processus se déroule en plusieurs étapes aussi importantes les unes que les autres sachant que la finalité est bel et bien de se prononcer sur la faisabilité d’un mariage, de fonder une famille.
Voici comment il se déroule. Un membre de votre entourage, famille, ami suffisamment proche de vous pour estimer vous connaître parfaitement vous propose de rencontrer une personne de sa connaissance avec laquelle vous seriez susceptible d’avoir des points communs dont la situation familiale, l’âge, les affinités ou encore le niveau de pratique du judaïsme. Avant de fixer un premier rendez-vous, des renseignements précis sont collectés en interrogeant la famille, les amis, les collègues de travail permettant ainsi de mieux cerner les personnalités, les caractères respectifs de chacun des prétendants. Cette première partie du chiddoukh est très importante, car elle conditionne la suite et notamment l’option d’aller plus loin et de passer à la rencontre véritable.
Si les informations recueillies vont dans le bon sens, il est temps de passer à la deuxième étape : la rencontre dans un lieu public de préférence calme pour se parler sans avoir à crier. Ce n’est pas un entretien d’embauche, mais ce rendez-vous doit permettre de confirmer la première phase et de se faire un avis sur l’état d’attirance que l’on a l’un pour l’autre.
Ensuite, il faut laisser le temps au temps, se laisser imprégner par ce premier rendez-vous, se souvenir des points d’accord et des désaccords puis faire savoir vos impressions et vos intentions à l’artisan de la rencontre. Faut-il poursuivre ou cesser dès maintenant ? Quelle que soit la réponse, c’est l’intermédiaire qui se chargera d’en faire part.
Si le processus continue, un second rendez-vous est organisé qui cette fois-ci se concentrera autour des projets de vie, des questions plus intimes. À l’issue de cette entrevue, il s’agira de savoir si la présence du prétendant(e) vous est agréable et si vous avez le désir de revoir cette personne ou non.
Cette deuxième étape du chiddoukh passée ; si les réponses aux questions ont été positives, que les comportements et les caractères ont été jugés compatibles et que le sentiment d’attirance commune se confirme, alors, et après plusieurs rencontres supplémentaires, vous pourrez envisager le mariage juif.
Respect et confiance, les deux principes du chiddoukh
Si le chiddoukh donne l’impression que la décision du mariage se prend en quelques rencontres, il n’en est rien. Pourquoi ? Parce qu’avant d’organiser un contact, l’intermédiaire a donné des renseignements objectifs et ne propose un rendez-vous que si et seulement si les aspirations communes sont d’ores et déjà connues.
De plus, la démarche d’un chiddoukh n’est possible que dans le but de l’union. Il n’y a donc pas de jeu de dupes comme ce pourrait être le cas dans une relation hors religion où une des deux personnes aurait la volonté de se marier et l’autre non.
Le chiddoukh est donc dès le départ un contrat de confiance et de respect mutuel. La relation commune démarre sur des bases saines. C’est une façon pour chacun de s’épargner les déconvenues inévitables d’une relation établie uniquement d’un point de vue physique sans tenir compte des prérequis indispensables pour lier un homme et une femme une vie entière.